C’est le film évènement de l’année 2010/2011 au Brésil, devenu aussitôt film culte. Avec plus de 18 millions d’entrées, c’est le film le plus vu de l’histoire du cinéma brésilien, toutes catégories confondues.
Il fait suite à Troupe d’élite 1, qui avait obtenu l’Our d’Or à Berlin en 2008.
Ceux qui n’étaient pas au Brésil à cette époque, notamment à Rio, n’ont aucune idée de l’impact qu’a pu avoir le premier film. Plus qu’un succès public, Troupe d’élite 1 devint un phénomène de société inégalé, de ceux qui ne se prévoient pas et s’expliquent difficilement…
Ce film déclencha de nombreuses polémiques, car de nombreux critiques y virent une apologie de la violence policière (l’article de Rue 89 : Un ours d’or et la palme de la polémique)
Les personnages, les blagues, le vocabulaire du film… Tout fut absorbé par la population. Cela devint naturel d’entendre dans les bus, les métros, sur les marchés des phrases et des répliques du film. Il n’y avait pas besoin d’expliquer… Tout le monde savait de quoi on parlait.
La critique de Courrier International de Décembre 2010 Dix millions de spectateurs pour un film coup de poing
Troupe d’élite 2 : 13 ans après
Bien que les personnages et le thème soient les mêmes, le film et le livre suivent des trames narratives différentes.
Le film dresse un portrait sans ambigüité de la réalité sociale de Rio de Janeiro, de sa violence et de sa corruption sous toutes ses formes. D’ailleurs, aux critiques qui lui reprochent de faire l’apologie de la violence ou de l’esthétiser, le réalisateur José Padilha répond : « Ce qu’on voit dans le film se passe vraiment au Brésil. C’est triste, mais c’est un fait. »
Le colonel Nascimento est promu à la tête du Service de renseignements de la Sécurité publique de Rio de Janeiro. À ce poste, il restructure complètement le BOPE (Bataillon d’opérations policières spéciales, cette fameuse Troupe d’élite), en augmentant son effectif et en modernisant ses équipements. Cette restructuration lui permet de repousser les trafiquants et de les chasser des favelas de la zone ouest. Mais Nascimento constate amèrement que ses succès n’enrayent pas la corruption : au contraire, il voit apparaître une nouvelle organisation criminelle : les milices, en lieu et place des trafiquants (des groupes paramilitaires composés majoritairement de policiers corrompus). Le film devient alors plus politique, dénonçant l’utilisation des favelas comme simples réservoirs électoraux, que les milices « vendent » aux politiciens. Les députés, le gouverneur… les élus apparaissent tous complices.
Les rôles traditionnels sont inversés : à la place des voyous : la police ; à la place de la loi : la corruption.