Né en 1947 à Salgueiro, dans le Nordeste aride, Raimundo Carrero est l’un des écrivains les plus prolifiques et les plus primés de sa génération et de sa région.
Originaire d’un petit village du sertão, il vit à Recife depuis ses 17 ans. Il a dirigé le quotidien le Diário de Pernambuco et présidé la Fondation du patrimoine artistique et historique. Il est également membre depuis 2004 de l’Académie des Lettres du Pernambouc. Depuis une vingtaine d’années, il anime des ateliers d’écriture. L’un de ses plus illustres élèves est d’ailleurs… Marcelino Freire, prix Jabuti 2006, prix Fundação Biblioteca Nacional 2014 et publié également aux éditions Anacaona.
Son premier roman Bernarda Soledade, tigresse du sertão, écrit en cinq jours en 1973, a été immédiatement salué par la critique brésilienne comme une révélation, recevant notamment les éloges d’Ariano Suassuna (auteur d’une préface, reproduite dans l’édition française) et de Gilberto Freyre, l’auteur de Maîtres et esclaves et l’un des plus grands intellectuels brésiliens du XXe siècle. Il a été invité en France en juin 2014 au festival Etonnants Voyageurs de Saint-Malo pour l’ensemble de son oeuvre.
Le ton dense et sombre, le climat de violence que Carrero imprime à ses romans puise ses racines dans le régionalisme brésilien des années 1930, mais surtout dans le bruit et la fureur d’un auteur comme William Faulkner…
On dit de lui :
Il y a le sertão de Lins do Rego et Raquel de Queiroz, le sertão de Guimarães Rosa, et le sertão de Raimundo Carrero.
Carrero et le mouvement Armorial
Raimundo Carrero rejoint le mouvement Armorial, un courant artistique, musical et littéraire lancé par Ariano Suassuna en 1970. « Armorial » est un synonyme d’héraldique et le mouvement veut porter les blasons et les symboles de la culture et du peuple du Nordeste brésilien. L’un de ces symboles est la literatura de cordel – des récits oraux couchés sur papier, illustrés de gravures sur bois et distribués sous forme de petits feuillets bon marché.
En conséquence, les traductions françaises des romans de Carrero, cherchant à reproduire cet esprit et à mêler les arts, sont illustrées de gravures sur bois de l’artiste Fernando Vilela.
Raimundo Carrero a l’esprit âpre et magique des auteurs populaires du Nordeste. Il manie une prose qui semble taillée au canif, faisant surgir du bois, à chaque encoche, le rouge du sang. Un roman fort, beau et singulier, à l’univers étrange et poétique. Quel est le secret de Carrero ? (Ariano Suassuna, membre de l’Académie brésilienne des Lettres et chef de file du mouvement Armorial)
Son œuvre qui compte près de vingt livres a été distinguée par les plus prestigieux prix littéraires au Brésil. Ses livres sont traduits en plusieurs langues, et en français aux éditions Anacaona.
Bibliographie francophone
- Ombre sévère (2015), éditions Anacaona. Traduction : Hubert Tezenas.
- Bernarda Soledade, Tigresse du Sertão (2014), éditions Anacaona. Traduction : Hubert Tezenas.
Bibliographie lusophone (principales œuvres) :
- A história de Bernarda Soledade – A tigre do sertão (1973)
- As sementes do sol – O semeador (1981)
- A dupla face do baralho – Confissões do comissário Félix Gurgel (1984)
- Somos pedras que se consomem (1995)
- As sombrias ruínas da alma (2000)
- Os segredos da ficção (2005)
- Minha alma é irmã de Deus (2010)
- Tangolomango (2013)
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