Le journal carioca O Globo a récemment relayé l’étude du Forum brésilien de sécurité publique dévoilant le “coût social de la violence” et les sommes massives attribuées à la combattre : environ 5,4% du Produit intérieur brut (PIB). L’investissement le plus lourd porte sur la répression de cette violence plutôt que sa prévention. En 2013, le budget était de 258 milliards de reais, soit 81,3 milliards d’euros, avec quatre postes principaux classés par poids financier : les pertes en vies humaines, la sécurité privée, les assurances contre le vol et le système de santé. Le gouvernement fédéral et les Etats ont ajouté leurs investissements dans la sécurité publique et le système pénitentiaire.
Le Brésil est un des pays dans le monde à payer la plus lourde somme, financière et humaine, à la fois pour les pertes et le frein au développement du pays. L’économiste Daniel Cerqueira, responsable de l’Institut des Recherches Economiques (IPEA) affirme :
Généralement, les personnes victimes de violence meurent de manière prématurée et en cela, cessent de consommer et de produire. Evidemment, la vie n’a pas de prix, mais d’un point de vue strictement économique aussi nous faisons face à des pertes.
Le sociologue Renato Sergio de Lima, vice-président du Forum qui a produit l’étude, ajoute :
Le coût de la violence au Brésil serait extrêmement lourd pour tout autre pays que le nôtre, et les fonds investis ne le sont pas dans des secteurs fondamentaux comme la santé et l’éducation.
L’étude établit que près de 45.000 homicides sont commis en moyenne par an au Brésil.
Les trois Etats qui ont le plus investi pour contrer la violence sont Acre et Rondônia en Amazonie brésilienne, ainsi que Rio de Janeiro. La violence – est-elle physique, sociale, psychologique et parfois tout cela à la fois – est une thématique chère à Anacaona dont témoignent les livres publiés tels que Manuel pratique de la haine, Je suis favela et L’océan dans lequel j’ai plongé sans savoir nager.
Au-delà des résultats de l’enquête (dont les principaux chiffres sont accessibles en français ici), vous pouvez lire le débat ouvert sur les raisons de cet investissement public massif et le peu de retour qu’il procure, dans l’article du Globo.
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