Categories: Blogfavela

La littérature marginale brésilienne au Mexique

« Nous » est un pont qui traverse n’importe quel fleuve

Un article de Melenn Kerhoas*

 Cette phrase résume à elle seule l’expérience et la trajectoire de la littérature marginale du Brésil : une conjugaison du collectif  et une force poétique qui traverse le public, les styles et les frontières, depuis une dizaine d’années, à partir de centres de gravité appelés saraus.

[Nóis é ponte e atravessa qualquer rio  : Cette phrase est du poète Marco Pezão, co-fondateur du Sarau Coopérifa, LA référence de la littérature marginale, qui anime la périphérie depuis 2001.]

de gauche à droite, Allan da Rosa, Ferréz, Binho

Invité d’honneur au XIVe salon du livre de México qui s’est tenu du 10 au 19 octobre 2014, le Brésil a traversé le continent en conjuguant le collectif avec la présence d’écrivains-activistes de São Paulo : Ferréz (auteur en France du Manuel Pratique de la Haine, participant à Je suis favela et Je suis toujours favela), Binho (Sarau do Binho), Allan da Rosa (Edições Toró), Wagner Souza (Sarau Poesia na Brasa) et Michel Yakini (Sarau Elo da Corrente).

Sur ce Zócalo mexicain Ferréz, Binho et Allan da Rosa ont représenté la littérature marginale à travers un concert de Ferréz, des déclamations poétiques et des rencontres portant notamment sur “Les Marges, Brésil-Mexique : la littérature de la périphérie”.

La première anthologie bilingue de littérature marginale au Méxique : Anthologie Brésil Périphérique organisée par Lucía Tennina a été présentée. [avec : Binho, Buzo, Rodrigo Ciríaco, Ferréz, Berimba de Jesus, Serginho Poeta, Allan da Rosa, Sacolinha, Elizandra Souza y Sérgio Vaz. On en reconnaît plusieurs déjà publiés chez Anacaona]

Traversant le Mexique à San Cristóbal de las Casas dans le Chiapas, ces écrivains-activistes ont conjugué le collectif aux côtés d’Alejandro Reyes, pour un échange de perspectives – sarau : Éducation populaire, Littérature  & Autonomie.

Education populaire, littérature et autonomie

Conjuguant différentes manières de faire de la poésie, le Premier Sarau-Slam a été coordonné par Binho et Rojo Córdova, organisateur de slams et interventions poétiques dans la ville de Mexico :

Le premier sarau-slam, à Mexico : “Musique, poésie, et micro ouvert”

Les Editions Anacaona s’allient en France à la vitalité et la force de la littérature marginale qui s’internationalise. Elles ont conjugué le collectif dans les recueils Je suis favela et Je suis toujours Favela.

Conjuguons le collectif au présent ! Alors : À quand la premier Sarau-Slam Brésil-France ?

* Melenn Kerhoas est diplômé en Médiation Interculturelle, a travaillé sur le sarau Apafunk à Rio de Janeiro et réfléchit actuellement sur la performance poétique, le slam, la négritude et la littérature marginale.

Pour plus d’informations, lire également l’article de Matilde Maini sur les saraus.

 

Paula

Recent Posts

Quoi de neuf cet été 2024 ?

Quelques nouvelles de notre été 2024... Ne manquez pas notre série de l'été en podcasts,…

4 mois ago

Thamy Ayouch, pour une psychanalyse intersectionnelle et située

Thamy Ayouch a été assigné comme homme, prescription à laquelle il s’identifie, bien que de…

4 mois ago

Le Monde et la presse parlent de Larissa Bombardi

Plusieurs médias, dont Le Monde, louent le travail de Larissa Bombardi et la qualité des…

6 mois ago

Bela Gil, cheffe et activiste pour une alimentation saine

Qui est Bela Gil, l'autrice de notre nouvel essai, Qui va faire à manger ?…

7 mois ago

Les féminismes d’Abya Yala

Les références associées à notre podcast sur les féminismes d'Abya Yala / Amérique centrale et…

8 mois ago

“J’ai peur de rentrer au Brésil”, confie Larissa Bombardi

Larissa Bombardi revient sur ses recherches qui l'ont menée à l'exil forcé, et parle de…

11 mois ago