Le Brésil et les Éditions Anacaona vous donnent rendez-vous à Rennes les 12 et 13 novembre pour le colloque Cartographies littéraires du Brésil actuel : espaces, acteurs et mouvements sociaux.
Concoctée par le laboratoire ERIMIT (Université Rennes II – Haute Bretagne), cette rencontre s’annonce haute en couleurs et en saveurs grâce à la diversité des réflexions présentées par les 70 intervenants prévus au programme, téléchargeable ici.
La carte – A travers la notion de « carte », les intervenants analyseront les lieux et non-lieux de la littérature brésilienne contemporaine : d’autres cartes peuvent être proposées par le moyen de la littérature et de procédés symboliques.
Voici un détour parmi ces quelques lieux chers aux Éditions Anacaona :
L’Amazonie
La conférence d’ouverture du colloque, introduite par Rita Olivieri-Godet, se fera aux couleurs de l’Amazonie, en se penchant sur le regard extérieur / intérieur chez différents poètes du XXème siècle. Lors d’une intervention propre, elle posera la question de l’Amérindien et de ses non-lieux dans la production romanesque contemporaine.
Le Sertão[1]
Lieu de prédilection que nous traversons avec la collection Terra[2], le Nordeste brésilien sera à l’honneur jeudi 13/11 à 16h45 avec l’analyse du sertão comme réinvention poétique dans l’œuvre du poète Ariano Suassuna, père poétique de Raimundo Carrero, auteur de Bernarda Soledade : tigresse du sertão. Un état des lieux dans la littérature brésilienne à propos de cet espace sera fait à partir de l’œuvre de Guimarães Rosa.
Une rencontre dédiée au roman Nos Os, que nous avons eu le grand plaisir de publier cette année, aura lieu le mercredi 12/11 à 15h10 autour de l’opposition sertão / ville, de l’exclusion et de la question de la migration : Déplacements d’un corps mort : de São Paulo au Sertão, la violence physique et symbolique dans l’œuvre Nos Os de Marcelino Freire.
La Ville
Non-lieu par excellence, la ville produit à la fois le rayonnement culturel et l’exclusion à travers la matérialisation de l’ordre social. C’est dans celui-ci que s’inscrit la Littérature marginale et la collection Urbana : un portrait en creux du cliché de la ville merveilleuse.
Un panorama général sera dressé à travers la conférence les représentations des périphéries urbaines dans la littérature brésilienne : défis à l’évaluation critique et à la discussion des compromis politiques. Probablement, les auteurs de la FLUPP présents dans Je suis toujours favela seront évoqués.
Sera analysée également l’œuvre de Ferréz (auteur en France du Manuel Pratique de la Haine, participant à Je suis favela et Je suis toujours favela) pendant la séance Les représentations des classes populaires, la ville et ses espaces d’exclusion, jeudi 13/11 à 14h50.
Dans le même registre, sera discutée mercredi 12/11 à 17h05 l’œuvre de L-E Soares (auteur de Troupe d’Élite 2) sur la force policière et le démantèlement de la société brésilienne dans les romans. Une contribution portera sur l’écriture des prisons au Brésil, antinomie par excellence de la ville.
Perspectives – Ce colloque sera l’occasion de poser de nombreuses questions quant à l’avenir du Brésil en tant que société, en particulier à travers le prisme de la littérature.
Ainsi, une intervention sur la question raciale ouvrira le débat sur l’avenir de la poésie noire au Brésil.
Enfin, les mouvements sociaux de juin 2013 ont marqué toute une société. C’est à travers une mise en perspective entre Rap, Littérature marginale et mouvement sociaux, que sera posée la question de la rue comme espace de médiation des conflits. (à ce sujet, lire l’article de Glauber Sezerino, dans Je suis toujours favela).
Alors ne ratez pas cet événement, mercredi 12 et jeudi 13 novembre à l’Université Rennes 2 ! Les livres Anacaona seront également disponibles à la vente. Pour les personnes qui n’auront pas pu s’y rendre, on vous fera un petit compte-rendu, bien sûr…
Un article de Melenn Kerhoas, diplômé en Médiation Interculturelle. Il a travaillé sur le sarau Apafunk à Rio de Janeiro et réfléchit actuellement sur la performance poétique, le slam, la négritude et la littérature marginale.
[1] Le sertão[1] est une région semi-aride du Nordeste du Brésil s’étendant sur 1 million de kilomètres carrés. (cf. Nos Os de Marcelino Freire, La terre de la grande soif de Rachel de Queiroz)
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