Nous nous intéressons à la favela Paraisópolis, adjacente au quartier de Morumbi à São Paulo, auquel le quotidien de Suisse romande “La Liberté” a consacré récemment un très bon article. Son leader communautaire Gilson Rodrigues, 25 ans, a pris en main le développement des initiatives artistiques et urbanistiques qui se tiennent dans les locaux de l’association municipale.
Outre les cours de danse, on y donne également des cours de musique classique qui forment l’orchestre des jeunes de Paraisópolis, reconnu pour sa qualité. Il devrait bientôt bénéficier de la construction de l’école de musique, la Fábrica de Música, réalisé par le cabinet d’architectes zurichois Urban Think Tank (architectes Alfredo Brillembourg et Hubert Klumpner) et financé par la Holcim Foundation.
Dans une zone soumise aux intempéries et aux glissements de terrain, les fondations du projet ont été renforcées et l’accent a été mis sur les principes écologiques de récupération et réutilisation des eaux de pluie ainsi que l’installation de panneaux solaires pour fournir 30% de l’énergie du bâtiment. La mise en oeuvre des travaux est prévue pour le début de l’année 2015.
Les créations artistiques sont aussi hors les murs à Paraisópolis : l’artiste-architecte Antenor réalise des constructions en bouteille en plastique, Estevão Conceição enlumine les rues du quartier à la manière d’un Antoni Gaudi baroque adepte du collage, et l’artiste Berbela fabrique des sculptures qui l’assimilent au mouvement de l’art brut.
Travail d’Estevão Conceição
Travail de Berbela
Photographies tirées de l’article de Rodolfo Lucena paru dans la Folha de São Paulo le 10 janvier 2014.
Toutes ces réalisations sont faites en réponse à leur environnement et les matériaux à portée de main : elles témoignent de l’ingéniosité et de la poésie des habitants. Favela tem cultura, favela é cultura/ La favela a une culture, la favela c’est aussi la culture !
Les éditions Anacaona ont à coeur de valoriser et défendre les initiatives culturelles au sein des favelas au Brésil : ses habitants sont créatifs, inventifs et engagés, et le regard sur la “pauvreté” de ces “bidonvilles” peut changer. C’est pourquoi nous publions des auteurs issus des favelas et parlant de leurs réalités diverses : que ce soit Ferréz, Rodrigo Ciríaco, et tous les auteurs participants aux recueils Je suis favela et Je suis toujours favela.