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Jeune, Noir et en vie : lutter contre la violence au Brésil

Ce titre paraît dingue, non ?

Amnesty International Brésil a lancé en novembre dernier une campagne intitulée Jovem Negro Vivo (Jeune, Noir et en vie), avec l’intention de sensibiliser la société brésilienne sur une dure réalité : les chiffres effrayants de la violence. En publiant le nombre élevé d’homicides au Brésil, Amnesty pointe là où ça fait mal : les victimes de la violence au Brésil sont en majorité jeunes et Noirs.

 

 

“Sur les 56 000 victimes d’homicides que l’on dénombre au Brésil chaque année, 30 000 sont des jeunes gens âgés de 15 à 29 ans. En ce moment même, un jeune est très probablement tué au Brésil. D’ici à ce que vous alliez vous coucher, 82 seront morts dans la journée. Cela correspond à un petit avion rempli de jeunes passagers qui s’écrase tous les deux jours, sans aucun survivant. Ce fait déjà assez choquant en soi est encore plus scandaleux lorsque l’on sait que 77 % de ces jeunes gens sont Noirs.”, affirme Atila Roque, directeur exécutif d’Amnesty International Brésil.

Le pourcentage de 77% de victimes jeunes et Noirs nous renvoie à la réalité des stéréotypes et du préjugé racial.

D’ailleurs ne dit-on pas au Brésil, « en riant », qu’un Blanc qui court fait du sport, et qu’un Noir qui court a la police aux trousses ?

“Cependant, la violence ne touche pas l’ensemble de la société brésilienne de la même manière. Les meurtres sont endémiques dans les communautés pauvres et marginalisées. Les préjugés et les stéréotypes négatifs associés aux favelas et aux banlieues des villes jouent un rôle majeur dans ce phénomène.”, ajoute Atila Roque.

Marcelo Paixão, spécialiste des questions raciales, l’affirme dans Je suis toujours favela : « Le racisme fonctionne grâce à un processus qui renforce les lignes de couleur, pour reprendre la théorie de W.E.B. Du Bois, et de classe. Car la ligne de couleur est aussi une ligne de classe. Par exemple, les Noirs représentent 12% des chefs de petites entreprises, et moins de 6% des cadres dans les grandes entreprises brésiliennes – alors qu’ils représentent
plus de 50% de la population brésilienne. » Dans son article, Marcelo Paixão explique en adoptant une perspective historique le processus de ségrégation de la population noire. Retrouvez une partie de cet article en ligne ici.

 

Dans cette vidéo, on voit l’impact de la mortalité chez les jeunes Noirs, représentés sous la forme de « fantômes invisibles ».

Amnesty cherche à mobiliser la société en recueillant des signatures pour la pétition « Queremos ver os jovens vivos » . L’ONG défend le droit à une vie débarrassée de la violence et des préjugés, et revendique de meilleures politiques publiques de sécurité, d’éducation, de santé, de travail, de culture, de mobilité urbaine, etc. qui pourraient réduire les inégalités sociales.

Plus d’informations sur la campagne sur le site d’Amnesty International France.

Retrouvez les articles des parties documentaires de Je suis favela et Je suis toujours favela pour en savoir plus sur la violence au Brésil, le racisme, la justice sociale, etc.

Paula

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