Comme des diables, neuf écrivains sortent de leur boîte. Ils sont favela mais pas muets. Leurs écrits sont effrayants de défiance : plaidoyer, appel, fable, verve, conte, apostrophe… et gardent en eux l’aura du témoignage brut. Engagés, dissidents, confirmés ou débutants : la parole leur est donnée. Le micro au gars louche, le stylo au rescapé. Le vocabulaire utilisé ici n’est pas poli et inquiet.
Les confirmés : João Luiz Anzanello Carrascoza (Là-Haut), Marçal Aquino (Tonton) et Marcelino Freire (Résidence Solar dos Principes, Ligne de tir, Nation Zumbi) ont reçu le Prix Jabuti (plus haute distinction littéraire brésilienne). Ronaldo Bressane (nerfs d’acier).
– Marcelino Freire inverse l’ordre des choses, trouve des sorties et des associations impressionnantes, surprend et frappe. Ses nouvelles sont visuelles, acides et lyriques, critiques et poétiques, orales et sonores.
Les pionniers et les piliers de la littérature marginale : Ferréz (Coeur de mère, Liberté, Bus blanc et Terre de méchanceté) et Buzo (Tentation, Puta oui).
– Ferréz se qualifie lui-même de terroriste littéraire. Auteur du magistral Manuel Pratique de la Haine, il signe ici plusieurs courtes-fictions. Il dresse la genèse d’actes de désespoir, salue ses amis disparus et laisse pleinement éclater son talent.
La nouvelle vague brésilienne, jeune, impertinente, talentueuse, et marginale : Victoria Saramago (EscoBar), Rodrigo Ciriaco (J suis qu un ouf, Un étranger dans le conduit, Un nouveau jouet, Cervelle frite), Sacolinha (Yakissoba, L élève qui voulait sécher une heure de cours, Dégradation).
– Rodrigo Ciriaco : à tout juste 30 ans, ce prometteur conteur est également professeur dans une école publique d’une périphérie pauvre de São Paulo. Ses écrits sont directement inspirés de son quotidien : brefs, tendus, chargés en émotion.
Eric Garault : ce photographe né à Paris mène en parallèle un travail de portraitiste et de reporter. Sa découverte du pays auriverde en 2000 marque un tournant décisif dans son travail.
Ses photos viennent illustrer ce livre-témoin, sans porter atteinte à l’imaginaire propre à la lecture
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