Grada Kilomba est née à Lisbonne, où elle étudie la psychologie et la psychanalyse, avant de passer son doctorat à l’université libre de Berlin. Elle a été professeure dans le domaine des études culturelles, des études de genre et des études post-coloniales, et a également enseigné la psychanalyse en Allemagne et au Ghana.
Son livre Mémoires de la Plantation, épisodes de racisme ordinaire publié à l’origine en Allemagne, traite des expériences du racisme ordinaire et de ses traumatismes sous le prisme de la psychanalyse et des études post-coloniales. Dans la lignée de Frantz Fanon, ce livre propose une critique des rapports de pouvoir liés à la race, au genre et à la classe.
“Écrire ce livre a été un acte de transformation parce qu’ici, je ne suis pas l’« Autre », mais le moi ; je ne suis pas l’objet, mais le sujet. Je suis celle qui décrit ma propre histoire, et non pas celle qui est décrite. L’écriture apparaît donc comme un acte politique (…) En écrivant, je deviens la narratrice et l’autrice de ma propre réalité, l’autrice de ma propre histoire. Ainsi, je deviens l’opposition absolue de ce que le projet colonial a prédéterminé”
Grada Kilomba est également artiste et ses performances portent sur la décolonisation du savoir et de la connaissance classique, ainsi que la mémoire et du traumatisme à travers le prisme de la race et du genre.
Photo : © Filipe Avila