Description
Maria Brandão naît à la fin du XIXe siècle dans la campagne de Bahia. Autant dire que, quelques années à peine après l’Abolition de l’esclavage, pas grand-chose n’a changé pour la population noire du Brésil, et l’impératif de la survie a remplacé les chaînes de jadis.
Femme noire et paysanne, le destin de Maria Brandão semblait tout tracé dans sa petite ville. Jusqu’à ce que la Colonne Prestes, un mouvement utopique révolutionnaire, s’arrête dans son village et sème les graines de la révolte sur une terre déjà fertile.
En conflit ouvert avec les puissants de sa terre, Maria est forcée de fuir et part s’installer à Salvador, la capitale de Bahia – suivant ainsi les millions de migrant·es qui tentent d’échapper à la misère et à l’injustice des campagnes et viennent tenter leur chance en ville.
À Salvador, Maria mettra des mots sur son désir de justice sociale, aiguisera sa conscience politique et s’engagera dans le parti communiste et le mouvement féministe.
Le récit de sa vie parcourt ainsi les décennies du XXe siècle, dans un Brésil tiraillé entre passé colonial et industrialisation naissante. Mais face à la domination des seigneurs de la terre et des patrons, la solidarité sororale unit les femmes dans la pauvreté et l’oppression.
Le destin de Maria est à la fois exceptionnel et commun : cette héroïne du quotidien n’était pas seule. Dans cette histoire collective, sa voix fait aussi écho à celle d’une multitude de femmes qui ont, généreusement, fait bouger les lignes, créant des brèches dans le système pour rendre leur présent et notre futur plus dignes. Maria Brandão, femme oubliée de la mémoire officielle des mouvements féministe et communiste, est la preuve que nos pas viennent de loin.
Paula Anacaona est éditrice et traductrice. Elle est passionnée par ces femmes qui ont combattu pour la liberté ou la justice sociale, et ont été invisibilisées. Si l’Histoire est écrite par les vainqueurs et par les hommes, parler de ces vies est un premier acte de résistance et de réparation. Et une source d’inspiration.
Avec des illustrations de Mariana Sguilla
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Fanchette –
Quelle belle fresque sur l’histoire sociale, populaire et structurante du 20° siècle menée par des femmes fortes : des invisibles efficaces à qui les brésiliennes doivent beaucoup .
Hélène de Nîmes –
C’est un livre qu’on ne lâche pas une fois qu’on l’a commencé… on traverse l’histoire du Brésil de l’abolition de l’esclavage jusqu’à l’instauration de la dictature, ce sont 80 années de lutte pour la reconnaissance des droits des travailleurs, pour celle des femmes et en particulier des femmes les plus pauvres, les noires “invisibles” sans lesquelles rien ne marcherait… Les histoires du communisme, du féminisme, du mouvement noir s’entremêlent en une fresque vivante et passionnante.
Maria Brandao et ses compagnes sont remarquables de courage et de dignité, continuant leurs luttes malgré les épreuves et les deuils. Il fallait rendre hommage à ces femmes de l’ombre, merci à Paula Anacaona de les avoir fait revivre.
Yohanie –
Ce livre m’a complètement chamboulée. Il m’a complètement reconnectée avec une partie de moi, de mon histoire. C’est un sujet ancien mais en même temps parfois tellement présent…
Il m’a touchée vraiment profondément plus d’une fois. MERCI !
Librairie Pepite Blues –
“Nos pas viennent de loin”est un excellent moyen de plonger dans le communisme, le féminisme et le latifundisme. Il fournit également de bons repères historiques. Il brasse large en reprenant certains courants politiques du XXème siècle et leur genèse mais au travers, non pas, des penseurs de ces courants mais des communautés qui vivent dans leur chair les inégalités, l’injustice sociale et qui sont justement l’avant-garde de ces mouvements. Une histoire du Brésil.
L’auteure a le talent de relier des personnages, au premier abord, éloignés. Sa démarche de visibiliser ces femmes est aussi inspirante ques ces femmes elles-mêmes.