Description
Résumé
Au Brésil, dans la favela, Régis, Magicien, Lúcio la Foi, Neguinho et Aninha planifient le braquage parfait. Sans perspective de futur, tombés dans l’engrenage cruel de la haine, poussés par une faim ultime, ils tuent, aiment ou meurent dans des proportions démesurées.
Il est temps que je me venge, ma faim s’est transformée en haine
La violence, hors de contrôle, explose et s’impose.
Écrit par Ferréz, l’une des voix marginales les plus prometteuses de la fiction urbaine brésilienne contemporaine, le Manuel Pratique de la Haine, polar brésilien, marginal et vertigineux, révèle sans fard la violence des favelas de São Paulo.
Préface de Paulo Lins, auteur de La Cité de Dieu : “Il n’y a pas de héros, pas de méchants, seulement des perdants aux prises avec un jeu sans règle, sans limite et terriblement meurtrier. Ferréz écrit avec la virtuosité des grands romanciers brésiliens. J’aime sa prose, rapide, précise, réaliste et profondément poétique.”
Lire la préface ici
Critiques
Recommandé par le Routard 2013. Toutes les critiques ici.
Vania (Fnac.com le 25/11/2009) –
UNE BOMBE !!!!!!!!!!!
Ce livre, c’est un gros coup de poing dans le ventre !! De la pure adrénaline couchée sur papier… Peut-être un peu long à démarrer, mais une fois qu’on est lancé, nuit blanche assurée !!
Critique réalisée sur le site Fnac.com le 25/11/2009
François (Fnac.com le 20/12/2011) –
MAGISTRAL !
Un pur chef d’oeuvre. L’écriture est efficace, totalement cohérente avec le propos, souvent brutale, et pourtant pleine de poésie. Ce livre est une claque, du genre énorme, et pourtant on en redemande. Prévoir sa demi-journée, car ce n’est pas le genre de livre qu’on peut refermer avant la dernière page!
Critique réalisée sur le site Fnac.com le 20/12/2011
Tomtom (Fnac.com le 18/11/2009) –
ENOOOOOOOOOOOORME
Un roman coup de poing ! Une écriture énervée et sensible. Un livre entre polar et roman social de notre époque, dans les favéla de Sao Paulo. Un plus : de magnifiques illustrations de l’artiste Alexis Peskine ! Ce livre vaut le coup !!!!!!!!
Critique réalisée sur le site Fnac.com le 18/11/2009
Guillaume (Amazon le 2/02/2011) –
Ce livre est réel, il montre la favela de l’intérieur sans jugement de valeur ou compassion déplacée. C est vrai dur et réel!
Critique réalisée sur le site Amazon.fr le 2 février 2011
Colombe (Amazon le 8/03/2013) –
Ce livre propose une plongée dans l’univers des favelas et de leurs règles impitoyables. Le style est haché, parfois abrupt, comme la vie des personnages. J’ai lu d’une traite ce roman captivant.
Critique réalisée sur le site Amazon.fr le 8 mars 2013
Jean-Yves –
Je viens d’achever à l’instant “Manuel pratique de la haine”. J’en sors un peu voûté, avec un énorme creux à l’estomac. Sacré texte ! Pas d’échappatoire. J’ai travaillé l’an dernier à Cité Soleil, Haïti, une des périphéries affligées de la planète. J’ai replongé dans le ruisseau en cru de la violence. La peinture que fait Ferréz est glaçante de réalisme. La vraie tragédie de notre monde, c’est la mise au point parfaite d’une tuerie organisée des pauvres par les pauvres. Mais ce jeu-là aussi n’aura qu’un temps. Bravo pour votre audace éditoriale.
OnclePaul (Babelio Juillet 2013) –
Le Brésil possède trois vitrines : Brasilia, la capitale, vitrine de la modernité, de l’architecture grâce à Oscar Niemeyer ; Rio de Janeiro, vitrine du plaisir avec son pain de sucre, son Christ qui vous accueille les bras ouverts, ses cariocas, son carnaval ; Sao Paulo, vitrine de la finance et de l’industrie.
De la misère aussi avec ses favelas, les bidonvilles qui ne sont pas l’apanage de Rio et où vivent des hommes et des femmes repliés sur eux-mêmes à la recherche de travail générateur d’argent et d’espoir pour certains, d’armes et de boissons pour beaucoup d’autres. Les petits boulots sont très recherchés, mais ne se trouvent pas facilement. Alors il ne reste qu’une échappatoire : trouver les « thunes » là où elles se trouvent.
Chez les riches, les banques, les commerçants. Dans ce monde interlope, Régis, Magicien, Celso le Démon, Lucio la foi, Neguinho Tache-à-la main et Aninha, la seule femme de ce petit groupe, forment une bande qui entend bien se faire respecter. D’autres malfrats grouillent autour d’eux, et les armes n’ont pas le temps de rouiller. de toute façon, ils n’ont pas à se cacher car tous sont catalogués : «… un gamin passait avec une moto Titan, aussitôt les ragots commençaient, les cancaniers le jugeaient immédiatement, le gamin devait voler ».
Les policiers ne sont pas fiers de leur travail : « il savait que si les gens découvraient qu’il était policier cela le mettrait certainement dans une position désavantageuse, la maison de sa tante n’était pas dans la favela, mais néanmoins suffisamment proche pour s’attirer des ennuis, et cela Aires ne le souhaitait pas, il voulait les liasses de billets mais pas les problèmes ».
Alors il se rend à son lieu de travail en civil, c’est moins voyant. Mais tout comme ses collègues, il ferme les yeux lorsque de l’argent lui est proposé. Son patron le commissaire Mendonça n’est pas mieux, il visionne des films pédophiles sur son ordinateur tandis que sa femme et ses gosses dorment.
La loi de la rue règne car d’après Beau-Gosse, l’un des protagonistes « a parfaitement compris que la seule façon de gagner de l’argent est d’utiliser la méthode de l’état, répression et dépendance ». Les livreurs et les transporteurs ont compris eux aussi le système, se laissant dévaliser contre une rémunération, et ils empochent le jackpot avec les assurances. Mais outre la haine entre clans, s’érige une autre haine, ancestrale celle-là, ressentie par toute une frange de la population : « Paulo était noir, il savait tout sur l’histoire de ses ancêtres,…, il parlerait aux petits de tous les indigents qui avaient aidés à construire tout ce qu’ils voyaient depuis leur naissance, il parlerait de l’histoire des opprimés qui ne se sont jamais rendus, et devant ses futurs enfants il démonterait les faux mythes des oppresseurs, ces mêmes faux héros qui avaient tué des indiens et des noirs et à qui l’on érigeait ensuite des statues aux quatre coins de la ville ». Une haine alimentée par une révolte sourde.
Ferrez écrit, décrit ce qu’il a vécu et connu. Il a trouvé refuge et espoir dans la littérature, tout comme un de ses héros qui emprunte beaucoup dans les bibliothèques. Son écriture lancinante, ses phrases à rallonge peuvent se comparer à des pensées qui nous trottent dans la tête, vagabondent, sautent d’étapes en étapes pour revenir à chaque fois au point de départ. Un éclairage pas forcément brillant sur une société en mal d’avenir. Un roman écrit en 2003, mais les choses ont-elles véritablement changées depuis, la société a-t-elle évolué ? La présentation du livre est impeccable, agrémentée de photos d’Alexis Peskine et une préface de Paulo Lins, auteur de la cité de Dieu.
Critique postée sur Babelio en Juillet 2013
Rousselet (Babelio Avril 2015) –
la violence où les morts s’empilent, les bandes fluctuent au grès des occasions et des disparitions, la police deale, manipule et liquide
une écriture pas toujours facile à lire mais un livre nécessaire pour entendre des réalités de désespoir
cela ne donne pas envie d’aller se promener à Sao Paulo
un auteur croisé au salon du livre
Critique postée sur Babelio en Avril 2015
Artemisia (Babelio) –
Les contes de fées n’existent pas dans les favelas, c’est la loi de la jungle : tuer ou être tué, apprendre à survivre, pas de demi mesure. L’espoir n’existe pas dans les favelas, seule la survie compte au milieu de la violence (soit gratuite, soit règlement de comptes. ..). Vous comptiez sur la police pour vous protéger, que nenni, la police est pire que les lascars, corrompue, organisatrice de trafic… Une violence extrême à l’état brut.
Au début du roman, il est difficile de s’y retrouver car l’auteur nous présente une multitude de personnages, mais petit à petit, les personnages se regroupent ou se croisent, en effet, ils vivent tous dans le même quartier et tentent chacun à leur façon d’y survivre. Quelques uns entraperçoivent une très petite porte de sortie mais la réalité les rappelle bien vite à l’ordre.
Le style de l’auteur est très fort et direct, il ne tergiverse pas et va droit au but, un langage cru mais un langage vrai dans ce contexte, un livre violent car la vie dans les favelas est violente.
Une découverte de la vie des favelas du Brésil très intéressante et très instructive.
A lire.