Description
Et puis ce fut la désolation de la première faim. Elle surgit, sèche et tragique, dans le fond sale des sacs vides, dans la nudité décharnée des boîtes raclées.
Résumé
En 1915, le Nordeste du Brésil est ravagé par une des pires sécheresses de son histoire. Les morts se comptent par centaines de milliers, des villages entiers sont abandonnés, et un demi-million de réfugiés se retrouvent sur les routes.
Ce roman, un classique au Brésil, raconte l’histoire d’une famille en exode, qui a abandonné sa ferme et avance entre des collines caillouteuses, des plateaux hérissés de cactus et des carcasses de vaches tombées de soif, où tout ce qui est comestible a été becqueté par les vautours.
À tout juste 18 ans, Rachel de Queiroz a écrit un roman profondément réaliste et social sur sa terre – une terre calcinée, dévastée, de cendre et de feu.
Voici l’âme du sertão et de son peuple dans cette littérature de la terre natale.
L’Auteure
Rachel de Queiroz, née le 17 novembre 1910 à Fortaleza et morte le 4 novembre 2003 à Rio de Janeiro, est une femme de lettres, dramaturge, traductrice et journaliste brésilienne. En 1930, elle publie l’oeuvre O quinze (La terre de la grande soif) qui lui apporte le succès. Elle est la première femme à rejoindre l’Académie brésilienne des lettres, en 1977. Son élection provoque un certain émoi dans le monde féministe brésilien, mais sa réaction reste pondérée :
Je ne suis pas entrée à l’Académie brésilienne des lettres parce que je suis une femme. J’y suis entrée parce qu’indépendamment de ce fait j’ai une œuvre littéraire…
Lire le début
La Terre de la grande soif est également disponible en ebook : voir ici.
Fifty Cent (11 novembre 2014) –
Sécheresse distillée
Ce roman magistral sur l’une des plus terribles sécheresses subies par le Nordeste du Brésil, en 1915, a été écrit par une gamine de 20 ans au regard incroyablement lucide. Avec un style d’une infinie concision qui n’a pas pris et ne prendra jamais une ride (rien de plus dur et de plus beau que de faire simple en littérature, et la nouvelle traduction exalte cette qualité-là), Rachel de Queiroz dresse un tableau au scalpel de l’âpreté du Nordeste et de ses rapports humains et sociaux si singuliers mais finalement universels. Un bijou de la littérature régionaliste brésilienne, auquel l’édition française et ses illustrations offrent un bel écrin.
Critique publiée sur Amazon.fr
Tagrawla –
La Terre de la grande soif est un classique au Brésil et un livre méconnu en France. Rachel de Queiroz est un auteur reconnu et primé dans son pays d’origine et il serait temps qu’elle le soit aussi de ce côté-ci de l’océan.
Le Nordeste brésilien a été et est toujours régulièrement ravagé par des sécheresses meurtrières. L’une de ces sécheresses, celle de 1915, constitue le cadre de ce récit en forme d’épopée de la misère. Publié pour la première fois en 1930, alors que l’auteur a tout juste vingt ans, on est d’abord frappé par l’immense maturité de cette oeuvre de jeunesse. Certes ce roman est court, mais quelle densité !
La suite sur mon blog: https://tagrawlaineqqiqi.wordpress.com/2014/11/07/la-terre-de-la-grande-soif-rachel-de-queiroz/
critique réalisée en novembre 2014 sur Babelio
Hélène –
J’aime beaucoup ce livre et cette collection – ces tragiques sècheresses et leurs conséquences sont mal connues en France, on comprend mieux en lisant ce livre comment les favelas ont pu se constituer et devenir ces mondes de violence désespérée. C’est une magnifique approche historique du Brésil.