Description
Si biologiquement la race n’a pas de fondement, elle existe bien socialement. Dans des sociétés construites sur l’idée de supériorité d’une race sur d’autres, comment alors cette idéologie pénètre-t-elle au sein des familles et notamment des familles mixtes ?
L’autrice, psychologue, est partie de l’hypothèse que les familles mixtes pouvaient être le lieu idéal d’une prise de conscience et d’une déconstruction du racisme chez les personnes blanches. Interrogeant des familles mixtes interraciales, elle s’est demandé dans quelle mesure la couleur, la race et le racisme imprégnaient leurs relations affectives même entre générations.
Les témoignages recueillis montrent à quel point il est difficile de faire tomber les hiérarchies raciales au sein même des familles. Car croire que l’amour est plus fort que tout serait oublier que l’amour est lui aussi une construction sociale, et qu’il est influencé par la société.
« Il est tout à fait possible d’être contre le racisme ; de penser que le racisme est un mal contre lequel nous devons tous et toutes lutter ; de se marier avec un·e Noir·e ; et, en même temps, d’être raciste. Même dans des relations affectives solides et amoureuses, les hiérarchies raciales construites dans une société raciste peuvent être maintenues et légitimées. »
LIA VAINER SCHUCMAN est l’une des plus importantes chercheuses brésiliennes sur la question raciale dans le domaine de la psychologie. Son premier livre portait sur les privilèges de la blanchité. Familles mixtes, son deuxième livre, est le fruit de sa recherche de post-doctorat en psychologie sociale.
Lisez le début ici
Illustration de couverture : Julie Abricot
Vidéo: Lia Vainer Schucman lors de sa tournée en France, en mars 2023. Une superbe rencontre, une salle archi-comble. Ecoutez-la ! (vidéo d’1h30).
Deuxième vidéo : Ecoutez Lia Vainer Schucman expliquer le pourquoi du comment de ce livre 😉 : comment en tant que femme blanche elle s’est intéressée à ces questions, puis son processus d’écriture du livre. Pensez à activer les sous-titres.
Roxanne –
Etant une personne blanche, j’avais conscience de la présence de dynamiques de pouvoir et notamment raciale qui pouvaient subsister dans l’enceinte de la famille, d’où la volonté de lire le livre. Cependant il est clair maintenant que j’étais aveugle à beaucoup de choses.
J’ai pris une grosse claque, je ne m’attendais pas a ce que les témoignages soient aussi violents et que le racisme des personnes blanches soit aussi décomplexé. Je m’attendais à voir une sorte de racisme non déconstruit et ” inconscient”. Et encore moins de la part de parents a l’encontre de leurs propres enfants.
Finalement je m’attendais a ce que le livre parle de relations d’amour, je trouve qu’il parle de relations familiale mais ou l’amour ( à mon sens) n’est pas si présent.
Dinerlivresque –
Merci à Lia Vainer pour ce travail si important ! Il y a énormément à faire sur ce sujet.
La chronique complète sur Instagram @dinerlivresque : https://www.instagram.com/p/Co2fJ8sKGcI/
Lusibilit –
Comment la question raciale traverse-t-elle les relations intra-familiales ?
La chercheuse Lia Vainer-Schucman interroge dans ce livre plusieurs familles “mixtes” qui représentent différentes attitudes face à cette question sociale centrale et pourtant largement ignorée ou atténuée.
L’introduction pose bien les enjeux historiographiques (c’est la partie la plus technique donc la moins abordable quand on n’a pas l’habitude du vocabulaire universitaire). J’aurais aimé disposé d’une telle base bibliographique bien avant dans ma vie, j’aurais pu éviter bien des tâtonnements empiriques .
Être conjoint.e ou enfant d’une personne blanche, c’est parfois subir une mise à l’écart et des humiliations racistes. Cela peut aussi signifier souffrir d’une négation de la spécificité d’une expérience racisée. Ce sont les personnes blanches qui détiennent les clés d’une vie familiale heureuse sur ce plan, à condition qu’elles acceptent de se confronter au réel et qu’elles souhaitent véritablement que la couleur n’ait plus d’importance.
On voit aussi comment la question raciale s’articule avec d’autres éléments comme le genre, la position dans la famille, le statut social, etc. et comment chacun.e bricole avec ce qu’iel sait où ressent.
Comme d’habitude avec les éditions Anacaona, j’aime beaucoup réfléchir aux ponts entre le Brésil et la France, des sociétés qui ont plus en commun qu’on ne pourrait le penser (en ce qui concerne “l’aveuglement racial” par exemple).
Elaine111069 –
Livre très intéressant et pertinent. L’autrice écrit avec les mots justes, et présente des témoignages réels vécus par un grand nombre de couples mixtes. Un livre qui mérite d’être lu !