Description
Edgar Wilson est abatteur de bœufs – plus précisément, assommeur. Il aime le travail bien fait : il recommande l’âme de chaque animal à Dieu avant de l’assommer, d’un seul coup.
On pourrait le croire insensible au sort des bœufs – mais il tue froidement un homme qui faisait souffrir les animaux avant de les tuer. Car Edgar Wilson est un tueur avec une éthique. Un homme de bétail et de sang.
Mais il se passe des événements étranges dans l’abattoir. Des vaches meurent de façon inexpliquée. Y a-t-il des voleurs de vaches dans la région ? Une malédiction ? Ces hommes analphabètes vont mener l’enquête, avec les moyens du bord.
Dans la droite ligne de Charbon animal, Du bétail et des hommes présente un environnement masculin, de travailleurs pauvres, analphabètes, avares de mots, enfermés dans une vallée grise et encaissée, dont ils ne sortent quasiment jamais.
L’Auteure
Ouvertement réaliste et naturaliste, avec une écriture dépouillée frôlant l’absurde, Ana Paula fait preuve d’une grande constance thématique et scénique. Son projet littéraire est simple (décrire la vie des « Brutes »), son univers constant (des travailleurs simples prisonniers de leur profession, un environnement détruit).
Livre après livre, elle se demande ce qui définit un homme – sa profession, sa place dans le processus de production – et s’interroge sur l’impunité de chaque être.
Jean-Yves –
J’ai lu en deux heures de TGV « Du bétail et des Hommes » d’Ana Paula Maia. C’est un livre formidable. Quelle maturité pour une auteure encore jeune. Incroyable ! J’ai parcouru les trois premières lignes et je me suis retrouvé à la dernière page sans avoir lancé un seul regard au paysage. Complètement happé par le caractère des personnages, le contenu subliminale derrière la façade de ce western universel d’où personne ne ressort innocent. Oui, l’ombre de Steinbeck plane sur les épaules très solides d’Ana Paula Maia. Dites lui la fascination que m’a procurée son livre. Ma femme, Viviane, est en train de boucler les dernières pages avec la même jubilation.
Bon chemin !
Ulostcontrol (Babelio Juin 2015) –
On retrouve dans du bétail et des hommes le même Edgar Wilson que dans Charbon animal. Après avoir quitté son travail à la mine, il est en effet devenu abatteur de boeufs. Bizarrement, l’abattoir dans lequel il travaille souffre de disparitions mystérieuses. Les vaches se volatilisent de manière incompréhensible et le coupable semble impossible à démasquer. Phénomène surnaturel ? Vol de trafiquants ? Prédateur animal ? Accompagné de ses collègues, Edgar Wilson va mener l’enquête à sa façon : en se fiant plus à son instinct qu’à la raison.
Comme dans Charbon Animal, l’écriture d’Ana Paula Maia est dépouillée, réaliste, quasiment clinique. Si l’environnement et les personnages qu’elle décrit sont soumis à la violence, cela ne nous empêche pas de trouver beaucoup de sensibilité dans ces quelques pages, car Edgar Wilson est tout sauf une brute insensible : il est le premier à souffrir de son statut de meurtrier, “Quotidiennement, c’est lui qu’il voit quand il tue – car il a appris à avoir sous la membrane qui recouvre l’oeil de l’animal.”, et ne manque pas de recommander l’âme des vaches à Dieu avant de les assommer. A l’image de la force des coups d’Edgar Wilson, la puissance qui se dégage de ce texte est quasiment paralysante. Ana Paula Maia a décidément a le don de nous pousser dans nos derniers retranchements et de nous mettre à l’épreuve à travers des personnages masculins étonnants et sincères. Leur travail est une fois de plus au coeur du récit et les marque du sceau de la fatalité : “Il faut bien que quelqu’un fasse le sale travail. le sale travail des autres. Personne ne veut faire ce genre de choses. C’est pour cela que Dieu met au monde des gens comme toi et moi.” On ressort de cette lecture transformé par l’humanité inattendue de ces personnages et surpris de ce dénouement inattendu.
Critique postée sur Babelio en Juin 2015
Julien D –
J’ai beaucoup aimé Du bétail et des hommes.
Il me semble qu’il faut se sortir de la tête qu’il s’agit de “littérature brésilienne”, comme si seule la provenance pouvait avoir de l’importance. C’est ce qu’ils sont, certes, des textes de littérature brésilienne. mais il s’agit avant tout de littérature, de la belle, de celle qui mérite d’être lue. Du Bétail et des hommes est vraiment un texte très fort.
JPMeausoone –
“C’EST LE TANGO DES TUEURS DES ABATTOIRS… FAUT QU’CA SAIGNE !…” (Boris Vian)
C’est un coup de poing bien placé que l’on reçoit à la lecture de “Du bétail et des hommes” de Ana Paula Maia.
Comme dans la chanson de B. Vian, “pour qu’les hommes puissent bouffer, faut qu’ça saigne”
Dans la littérature antillaise et américaine du Sud les morts ressuscitent et les animaux parlent. Ici, les animaux souffrent en silence et comme leurs frères humains ils veulent en finir avec leur chienne de vie !
Une histoire d’hommes me dira-t-on ! Et après ? Les femmes sont infra-humaines, se battant avec les chiens pour un morceau de viande avariée, chacun voulant nourrir ses petits.
Pas de place ici pour les méchants – le patron est bon, les ouvriers font ce qu’ils peuvent… Le sadique est éliminé avec l’approbation silencieuse de tous.
Certaines lectures s’oublient avant de les avoir terminées. Pas celle-ci.
Marie-Alix Séguy-Duclot (client confirmé) –
Je viens de finir Du bétail et des hommes et suis émue par la force de cette évocation, toute en retenue, précision et humanité. Quel souffle et quelle écriture ! Merci aux éditions Anacaona de nous faire découvrir cette pépite.