Description
Résumé
Trois hommes dans une ville minière au Brésil. Un pompier, un employé dans un crématorium, un mineur.
Entrer dans un immeuble en feu, défoncer des portes à la hache et sauver des vies. Brûler des corps à 800°C et les passer au broyeur. Travailler dans une mine à deux cents mètres de profondeur et ne connaître du soleil que l’aube et le crépuscule.
Des hommes qui ont le courage de tout faire, compétents mais ignorés. Des anti-héros invisibles, aux échecs plus nombreux que les succès.
Excaver du charbon végétal ou transformer des corps en charbon animal. Ici, les professions sont violentes et emprisonnent. Confrontés quotidiennement à la mort physique et matérielle, ces travailleurs ne ressentent ni tristesse ni solitude. Ils vivent, du mieux qu’ils peuvent, et apprennent à orienter leur regard là où la misère est moindre.
Auteure
Impossible d’échapper à cette femme. Elle lit Dostoïevski et recrache du Tarantino – Rolling Stone Brasil
La jeune brésilienne Ana Paula Maia rappelle Zola ou Dostoïevski dans ce premier opus d’inspiration naturaliste, et crée une bulle claustrophobe hypnotisante. Sa prose dessublimée ne cherche pas à créer une beauté là où il n’y en a pas : elle montre ce que nous ne voulons pas voir – et révèle une dignité là où personne ne l’imagine.
Ana Paula Maia est née à Rio de Janeiro en 1977. Elle publie d’abord des nouvelles à partir de 2003 puis son premier roman en 2007. Charbon animal est son premier livre publié en France. Jeune relève de la littérature brésilienne, on dit d’elle qu’elle « écrit comme une vétéran, mais avec la force d’une débutante ».
Charbon animal parle de la mort physiologique. Le corps mort est mis à nu, sans état d’âme. Ana Paula Maia nous livre un roman extrêmement dense et doux à la fois, un récit clinique mais pas cynique. Paula Anacaona
Lisez le premier chapitre de Charbon Animal ici.
Critiques
Charbon animal est tel un instantané qui nous rappelle également que tout n’est que poussière et qu’à celle-ci nous retournerons. « À la fin tout ce qu’il reste, ce sont les dents », le roman, lui, nous laisserait presque les nerfs à vif !
Lisez la critique complète sur le blog La cause littéraire
Noir, noir, noir. Tout dans ce roman est noir et pourtant pas tout à fait désespéré. Ana Paula Maia, née en 1977 au sud du Brésil, se dit influencée par Dostoïevski et Schopenhauer et le prouve dans ce texte terriblement humain, saisissant de cruauté maîtrisée, de retenue malgré la brutalité de ce qu’elle décrit et raconte…
Lisez la critique complète de Christian Roinat
Seulement 120 pages pour ce roman d’Ana Paula Maia, et pourtant ce sont 120 pages d’une force incroyable.
Lisez la critique complète sur le blog Ulostcontrol
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Christian ROINAT (espaces latinos – le 23/10/2013) –
Noir, noir, noir. Tout dans ce roman est noir et pourtant pas tout à fait désespéré. Ana Paula Maia, née en 1977 au sud du Brésil, se dit influencée par Dostoïevski et Schopenhauer et le prouve dans ce texte terriblement humain, saisissant de cruauté maîtrisée, de retenue malgré la brutalité de ce qu’elle décrit et raconte.
Ernesto et Ronivon sont deux frères qui vivent dans une petite ville minière du Brésil. Le premier est pompier, « le feu est la seule chose qu’il aime affronter », et il le fait naturellement, pourrait-on dire : adolescent, il a sauvé un de ses frères d’un des incendies qui ont touché leur maison. C’est peut-être de là que vient sa vocation. Le second n’a trouvé comme métier que d’incinérer les nombreux corps qui échouent au crématorium. Ana Paula Maia décrit leur vie quotidienne dans un style documentaire qui se révèle plutôt trompeur : sous la froideur assumée d’un texte distancié, affleure une sensibilité qui se cache pour mieux se diffuser et n’en être que plus forte. Ce qu’elle nous montre, ce n’est pas que l’horreur ordinaire, c’est surtout la condition de ces quelques personnes qui parviennent à vivre malgré tout. Ils sont soumis aux petites contrariétés (la voisine qui se plaint des dégâts commis par la chienne d’Ernesto) comme aux grands drames humains (un coup de grisou au fond d’une mine de charbon ou la désincarcération d’un blessé dans un accident de la route). Il n’y a pas de hiérarchie soulignée dans ces tracas, et il en est de même pour les rapports humains : la chienne n’a pas moins d’importance pour Ernesto qu’un collègue croisé chaque jour.
La force énorme du livre vient bien de la façon de faire d’Ana Paula Maia, ce contraste entre la froideur des mots et des phrases (une froideur qui s’applique, paradoxalement, au feu et à ses conséquences) et la réalité des hommes, de leur corps et de leur esprit. En effet, si tout ce qui est dit a un rapport direct avec le corps, ses blessures, son avenir, après la mort, l’auteure ne parle en réalité que de l’esprit (de l’âme ?). Ce qu’elle dit ne peut donc que nous atteindre directement, nous laisser ébahis devant tant de talent.
Critique publiée sur le site du festival Bellas Latinas : lire ici
Camille (Amazon – le 2/11/2013) –
« Charbon animal » est un récit sur la mort, la violence, la douleur. Mais c’est étonnant, Ana Paula Maia dresse un constat presque médical face aux questions métaphysiques. Le corps mort, brûlé, amputé n’est plus qu’un amas organique. “A la fin il ne reste que les dents”. Les morts sont des corps plus ou moins faciles à broyer (les maigres sont pénibles, très longs à incinérer), la cendre humaine est plus ou moins bien tamisée, la m**** peut être magnifiée (celle des vaches de Gervasio en tout cas, la meilleure bouse du coin). Vous et moi pouvons terminer au robot-mixer, comme des poireaux pomme de terre, la belle affaire.
Alors que tant s’attardent sur leur raison d’être, alors que certains aiment à rappeler que nous ne sommes que des animaux, Ana Paula Maïa nous fait remarquer que nous sommes surtout des produits inflammables, comme un singe oui, mais aussi comme un bout de tissu.
Mais le ton de « Charbon animal » est finalement très doux au regard de la dureté du contenu. On se sent parfois dans les paysages et le monde ravagés de Barjavel mais l’ambiance n’a rien à voir. On revient à l’essentiel sans cataclysme. Certainement parce que les « héros », un pompier et un crémateur, côtoient chaque jour ces hommes réduits en cendres. Les personnages sont simples et attachants; les morts restent douloureuses. « A la poussière nous retournerons», c’est un fait, ce n’est pas un drame. Le drame c’est de perdre quelqu’un qu’on aime.
Critique publiée sur Amazon.fr
Fifty Cent (5 décembre 2013) –
Sujet brûlant
Brasiers, crashes, cadavres calcinés, incarcérés, incinérés à la chaîne, coups de grisou, pannes de courant et de machines : Ana Paula Maia ne fait pas dans la dentelle, mais pas non plus dans l’hyperbole. Elle décrit avec une froide minutie d’entomologiste le quotidien sinistre d’hommes exploités dans les pires caves d’une société en crise, qui ont pour point commun d’avoir le courage d’aller là où personne ne veut aller. Ils sont mieux placés que quiconque pour savoir que nous finirons tous à l’état de charbon ou de poussière, quelle qu’ait été notre vie, et c’est peut-être ce qui rend tellement humains ces héros de l’abject. L’enfer dans lequel ils évoluent, sous la plume impassible d’APM, donne un roman superbe, d’une poésie singulière.
Critique publiée sur Amazon.fr
Rousselet (Babelio Avril 2015) –
livre court mais percutant
des vies sombres comme la suie, le charbon, la cendre: tout est poussière…
à lire
Critique postée sur Babelio en Avril 2015