Derrière cette image lisse et enchanteresse… La machine infernale des Jeux Olympiques de Rio est en route depuis des mois, déclenchant au passage un « état de calamité publique », décrété par l’État de Rio en juin dernier. Ce que cela signifie ? L’incapacité de dégager des fonds pour achever l’organisation des JO. Ce que cela implique ? Un « rationnement des services publics essentiels » de la ville… Ainsi, les budgets des hôpitaux, des écoles et des transports en commun (déjà limités…) seront encore restreints.
Naturellement, on se rappelle la Coupe du monde de football en 2014. Éloigner les plus pauvres pour que d’autres puissent jouir en toute tranquillité des matches… Avoir la misère sous les yeux, ça risque de gâcher l’ambiance…
Alors bien sûr, on s’indigne… Jusqu’à ce que la compétition commence et que l’euphorie l’emporte sur les droits humains. Le sport est le sport, et, dans la vie, il y a des choses avec lesquelles on ne badine pas !
La vidéo « Data Gueule » explique très bien cet engouement. Elle fait aussi le point sur les ravages financiers et sociaux causés par les JO qui, comme des cyclones, brassent des sommes folles en quelques semaines et laissent ensuite des villes dévastées à ceux qui doivent continuer d’y vivre.
Chez Anacaona, on se sent un peu partagés. Au départ super motivés par ces Jeux qui devaient imposer le Brésil sur la scène internationale, on se demande aujourd’hui si la ville de Rio est prête – et surtout, à quel prix ?
Ils coûteront 12 milliards d’euros au minimum, les plaçant 3ème sur le podium des JO les plus chers de l’Histoire, derrière ceux de Sotchi (37 milliards d’euros) et de Pékin (26 milliards d’euros). Amertume…
Alors que les favelas restent précaires. Alors que la violence fait rage (voir notre dernier article de blog à ce sujet). Alors que les tensions raciales sont à leur comble. Alors que les services publics sont insuffisants. Alors que les institutions officielles sont corrompues… Bien sûr, ce sont toujours les mêmes qui vont en pâtir.
Mais lutter contre le sport et ses sponsors, c’est un challenge digne d’une discipline olympique…
Allez, Rio de Janeiro ne s’arrête pas aux Jeux Olympiques et c’est une ville à découvrir ! Pour la voir autrement, lisez les nouvelles de Je suis Rio : pétillantes, réalistes, légères ou tristes…
Et pour aller plus loin :
https://mrmondialisation.org/du-pain-et-des-jeux-un-business-mondialise-datagueule-60/