En octobre 2023 est paru ce portrait écrit par Leon Cattan dans Livres Hebdo, le magazine de référence pour les professionnel.les du livre ! En voici quelques extraits…
C’est une femme-orchestre qui édite, traduit, écrit et maquette les livres toute seule. Aux
éditions Anacaona, qu’elle a fondées en 2009, Paula Anacaona tire toutes les ficelles. (…)
Dans son catalogue éditorial, divisé en 4 collections et composé d’une quarantaine d’auteurs, des essais « coup de poing », des autrices afro-descendantes comme Djamila Ribeiro et surtout de la littérature brésilienne, moderne comme classique. (…)
Un déclic intervient en 2009 : Le Manuel pratique de la haine de l’écrivain Ferréz, parfaitement inconnu en France. Publié en 2003 au Brésil par Objetiva, il fait s’entrecroiser le destin de plusieurs criminels de São Paulo issus du Nordeste, la région la plus pauvre du pays. Portée par son coup de coeur, elle le traduit et démarche plusieurs maisons françaises, qui le refusent toutes catégoriquement.
D’après Paula Anacaona, « Ferréz n’était pas à sa place avec sa casquette à l’envers et sa manière d’écrire peu conventionnelle, surtout à cette époque. J’ai senti qu’on aurait voulu lui dire « Tu ne nous corresponds pas, fais plutôt du hip-hop. »
Sans programme éditorial ni plan de distribution (depuis assuré par Makassar), elle fonde sa maison pour le publier. Elle traduira trois autres ouvrages de l’auteur, qui représente à son sens une autre facette de la littérature brésilienne, le courant du « Nós pour Nós », « Nous par nous-même »
en français. Pour se détacher d’une vision fantasmée des favelas, dépeintes sans nuances avec crainte ou misérabilisme, il faut amplifier les voix de ceux qui les ont connues. Et les rendre tangibles en France.
Parmi les écrivains publiés par les éditions Anacaona, certains francophones se distinguent, à l’instar de la bruxelloise Nadia Yala Kisukidi et son essai Dialogue transatlantique, coécrit avec Djamila Ribeiro. Car Paula Anacaona s’intéresse également à la littérature française des marges :
« au moment de la mort de George Floyd aux États-Unis, beaucoup de librairies m’ont commandé le Petit manuel antiraciste et féministe de Djamila. Ce qui s’est passé a beaucoup questionné les gens », estime-t-elle.
Piquée de politique sans se définir comme partisane, l’éditrice veut s’adresser à ceux qui s’intéressent aux luttes sociales et aux personnes concernées directement par le sujet. Et s’appuie pour cela sur des initiatives comme la librairie parisienne Calypso, spécialisée dans la littérature de diaspora et les Caraïbes, mais aussi sur les clubs de lecture et les réseaux sociaux.
Cet automne, l’éditrice se consacrera surtout à la promotion de publications déjà parues, en présence des écrivaines brésiliennes qui font le déplacement. C’est le cas de Cida Bento, venue accompagner en librairie son essai Le Pacte de la blanchité au mois d’octobre, ou encore
Alessandra Devusky en novembre.
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