Je vois de plus en plus fleurir des groupes de lecture, ou en tout cas ces communautés de partage sur les réseaux sociaux – où on s’échange les bons plans lecture…Je ne pouvais donc pas refuser l’invitation de Jessica, du podcast Akwabook . Cela a donné une chouette conversation : Héroïnes effacées de l’histoire, appropriation culturelle, afroféminisme, racisme, casquette d’éditrice (petit teasing sur les nouveautés à paraître), autrice et bien évidemment traductrice… nous avons bien échangé.
« Il y a quelques mois, c’est avec enthousiasme que Paula a accepté de participer au podcast Akwabook et cet épisode est un de mes préférés toutes saisons confondues. () Paula est pour moi de ces femmes qui changent le monde à leur niveau, une femme de conviction qui a fait de sa passion, un métier. D’un engagement personnel quelque chose qui sert à tous.tes. En choisissant de publier des auteur.ices brésiliennes elle savait que sa route serait semée d’embûches mais elle a su relever le défi nous permettant ainsi de découvrir des plumes qui seraient restées inaccessibles autrement.
Editrice, traductrice, autrice. C’est la triple casquette que porte Paula, et vous vous en doutez notre échange a été riche. C’est dans les livres qu’elle a cherché et parfois trouvé les réponses à ses questions sur son identité de femme racisée, d’abord dans la littérature afroaméricaine, la plus accessible bien que souvent éloignée de son vécu, puis chez les auteur.ice.s afrobrésilien.nes qui lui ont permis de découvrir d’autres histoires diasporiques et enfin en France, notamment dans les essais portés par des hommes et femmes afropéens talentueux. Cet épisode vous invite à faire le pont entre les Etats-Unis, le Brésil et la France mais il raconte surtout l’histoire d’un parcours. Celui d’une femme engagée et passionnée qui décide en 2009 de fonder sa maison d’édition afin de mettre en avant la littérature marginale brésilienne, dans un milieu qu’on sait fermé et réservé à une élite cultivant l’entre-soi. Depuis elle ne cesse de faire entendre les voix des silenciés, une mission qu’elle mène d’une main de maître et qui nous permet de découvrir des plumes exceptionnelles telles que celle de Conceição Evaristo ou la militante féministe afrobrésilienne Djamila Ribeiro. Avec 1492, Anacaona, l’insurgée des caraïbes et Solitude, la flamboyante les deux romans graphiques qu’elle a écrits et qui sont joliment illustrés par Claudia Amaral, elle participe à la réhabilitation de la mémoire et la voix à ces deux héroïnes effacées de l’histoire.