Le Brésil a enregistré 312 meurtres d’homosexuels, travestis et transsexuels en 2013.
Nos Os, le nouveau roman de Marcelino Freire, nous raconte, entre autres, la réalité dans laquelle les homosexuels vivent, du nord au sud du pays.
Pour en savoir plus sur le contexte du roman, lisez l’article du Nouvel Observateur.
Autour de nous, les gens faisaient le signe de croix, une grosse, une de plus dans mon destin, s’est approchée, qui est mort ? elle a demandé, je ne savais pas si je devais répondre mon fils ou mon neveu, j’ai préféré rester silencieux, de quoi est-il mort ? elle a voulu savoir, d’accident de voiture, j’ai pensé, d’une balle perdue, d’une bagarre dans un bar, je devais choisir quoi répondre, la grosse ne serait pas la première à m’interroger, à s’attarder en condoléances, car ce que les gens aiment le plus, c’est montrer leur solidarité, je devais savoir prendre une expression de douleur à tout moment, pour cela aussi, encore une fois, le théâtre m’a aidé, merci, merci, fait chier, pourquoi n’ai-je pas demandé aux pompes funèbres d’effacer leur nom, les lettres peintes, sur la portière, dorées, annonçaient la tragédie, ou mon échec, je suis venu à São Paulo pour retrouver un corps vivant, et je reviens aujourd’hui sur ma terre en portant une ombre, un esprit défunt, quelque chose, en moi, s’est éteint, a perdu la vie, à l’entrée du tombeau.