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Les troupes délitent les troupes d’élite (K-Libre I 7 mai 2012)

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Avec un titre qui claque comme la revanche bodybuildée d’un héros hollywoodien, on pourrait s’attendre au pire. Mais il ne faut pas dix pages avant que l’on rentre dans le vif du sujet, avant que l’on comprenne que s’il y a des troupes, c’est qu’il y a bien une guerre, mais une bonne sale guerre urbaine où ça tire, dézingue, brûle, venge… Un Troupe d’élite 2, alors que le premier tome n’a pas été traduit en France…
mais qu’importe puisque l’on est entre le roman et le documentaire écrit à huit mains : celles de trois policiers et d’un expert de la sécurité brésilienne. Qu’importe parce que ce que ces auteurs ont à raconter n’a pas nécessairement besoin d’un début. On est dans le chaos, prisonniers de forces du désordre qui ont tout pouvoir sur les populations. Parce que, ici, les gentils ne sont pas forcément les flics. Ils sont même plutôt du côté de la truande. Des policiers corrompus, des milices créées pour protéger des populations qu’ils asservissent, des juges que l’on achète, des politiques véreux. Bienvenue dans le monde merveilleux des favélas, de Rio, du Brésil.
Pour autant il reste quelques irréductibles policiers, même s’ils ne restent pas insensibles à la violence qui les environne : “comme vous avez pu le constater, je ne vole pas, je ne tue pas, mas je n’ai aucun scrupule.” C’est l’un d’eux qui raconte son expérience à la première personne. Son expérience avant ce qu’il appelle l'”événement”. Un événement dont on ne sait pas grand-chose durant toute la première moitié du livre. On sait seulement qu’il n’appartient plus à la DRACO, cette Brigade pour la Répression du Crime Organisé qui l’a laissé sur le carreau.

Troupe d’élite 2 à été adapté au cinéma et est, à ce jour, le film le plus vu de l’histoire du cinéma brésilien. Quant au livre, on en ressort à bout de souffle, oppressé mais admiratif d’un combat qui paraît perdu d’avance, mené par des hommes dont la conscience du devoir n’a d’égal que l’inconscience des dangers qui les guette au quotidien.

Citation
“J’aurais presque envie de dire morts et bien morts, car le verbe mourir semble incorrect, incomplet, faible devant les faits. Les cadavres furent samplés, mixés dans la musique de la rue qu’Ef-Pé et ses comparses miliciens avaient sinistrement produite.”

Rédacteur: Gilles Marchand K-libre – lundi 07 mai 2012

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Paula

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