Un coup d’arrêt : le coup d’état de 1964
Le coup d’état de 1964 a de graves conséquences pour le mouvement étudiant. Les autorités militaires arrêtent les leaders étudiants et démantèlent les principales organisations estudiantines, qu’elles considèrent comme des « ramassis de communistes ». D’abord, l’Union nationale étudiante est reléguée à l’illégalité, ensuite c’est au tour des organisations plus petites de se voir désarticulées et remplacées par des organisations à la botte du pouvoir.
La période de forte répression politique
Ce qui semblait être une brève intervention militaire dans la politique finit par se transformer en une dictature qui a réprimé et persécuté violemment les groupes d’opposition. De 1969 à 1973, la répression politique atteint son apogée : en septembre 1970 l’Etat militaire crée deux agences de renseignement et de répression, le Département d’opérations d’information et le Centre d’opérations et de défense de l’intérieur, plus connus par leurs sigles DOI-CODI. Ces départements avaient pour mission de repérer et d’anéantir toute opposition au gouvernement ; ils ont été directement responsables d’au moins 50 morts et de plus de 6.700 prisonniers politiques, notamment étudiants et intellectuels.
Les militaires du DOI-CODI étaient réputés pour leur cruauté. La torture devient une pratique courante et ils infligent à leurs prisonniers les pires supplices. Le journaliste Vladimir Herzog, militant du Parti communiste brésilien mais qui n’a jamais participé à la lutte armée, est l’une des victimes les plus emblématiques du DOI-CODI. Il est arrêté par les agents, soumis à des séances de torture brutales à l’issue desquelles il succombe. Les militaires, pour ne pas assumer l’assassinat d’Herzog, truquent la scène du crime de manière à simuler un suicide.