Joiri Minaya, artiste americano-dominicaine, a recouvert début janvier 2021 la statue de Christophe Colomb d’un tissu imprimé de plantes médicinales, rituelles et vénéneuses, qu’utilisaient autrefois les Taïnos (les habitants autochtones des Caraïbes) et les Africains esclavagisés.
Cette œuvre, intitulée Encubrimiento, nous invite à nous interroger: quelles figures et événements la société transforme-t-elle en monuments, et lesquels ne transforme-t-elle pas ? Ainsi, pourquoi sur une des places les plus importantes de Santo Domingo, République dominicaine, a-t-on érigé une statue montrant Anacaona – reine locale au moment de l’invasion des Européens – s’agenouillant aux pieds de Christophe Colomb ?
Le récit dominant mérite d’être questionné – la preuve, j’ai découvert l’autre jour que le flambant neuf Collège international de Noisy le Grand, est situé… rue Christophe Colomb. Preuve que ces Conquistadors, qui ont initié un projet de colonisation à l’échelle mondiale et sont responsables du génocide de quelques 70 millions d’Autochtones dans les Amériques, sont encore considérés par certains comme des héros, des découvreurs, des aventuriers… (en plus, pour la petite histoire, c’est un Français qui a réalisé cette statue à la fin du 19e siècle….)…
Et pour ceux qui veulent lire une autre version de l’histoire et entendre d’autres voix, je conseille la lecture de 1492 Anacaona l’insurgée des Caraïbes ! Un livre que j’ai voulu facile à lire, car cette histoire mérite d’être connue de tous.tes !