Un reportage très intéressant sur Arte, disponible en replay jusqu’au 18 mai 2017 et disponible dans le monde entier – même au Brésil 🙂
Un an après la procédure de destitution de Dilma Rousseff, le Brésil traverse une crise profonde : recul des libertés et de la justice sociale mais aussi apparition des résistances populaires d’une nouvelle jeunesse.
Le 17 avril 2016, au Brésil, a lieu le vote de la Chambre des députés pour la destitution de la présidente Dilma Rousseff, sur fond de corruption généralisée. Une période de grande incertitude s’ouvre. L’opposition dénonce un “coup d’État institutionnel”. Le vice-président, Michel Temer, désormais au pouvoir, s’emploie depuis à revenir sur toutes les réformes en faveur de l’éducation, de la santé et d’un meilleur partage des richesses adoptées par le Parti des travailleurs depuis la première élection de Lula, en 2003.
Dilma déclare ainsi dans le reportage que le coup d’état actuel est plus vicieux qu’un coup d’état militaire, car il n’enlève pas directement les droits, il les diminue progressivement. L’ex-Présidente utilise ainsi cette image :
Supposons que la démocratie soit un arbre : le coup d’état militaire est comme un coup de hache qui fait tomber le gouvernement. Le coup d’état actuel, c’est comme si l’arbre était attaqué par un parasite, un champignon, qui entre dans toutes les institutions. Votre résistance est fondamentale, votre combat est d’élargir l’espace démocratique. Le meilleur combat contre ces parasites, c’est l’oxygène démocratique, l’oxygène de la critique.
Humoriste engagé contre ce “grand bond en arrière”, dont les vidéos satiriques font des millions de vues, Gregório Duvivier part à la rencontre de Brésiliens entrés, comme lui, en résistance, du Mouvement des sans-terre aux journalistes indépendants en lutte contre les grands groupes de presse assujettis au pouvoir.
Ce documentaire donne la parole à la présidente déchue mais aussi aux habitants des favelas, aux lycéens en colère, à des analystes, chercheurs et élus à travers le pays. Un bilan captivant après une année qui a tout à la fois vu reculer les libertés et la justice sociale et doté les résistances populaires d’une nouvelle jeunesse.
Pour ceux que ces questions intéressent, nous recommandons la lecture de Je suis toujours favela, et notamment de sa partie documentaire, écrite par des spécialistes, qui aborde des thèmes de société. Et dans le nouvel opus de la collection Je suis favela que nous sommes en train de vous concocter pour 2018, la partie documentaire abordera évidemment la situation politique et économique du Brésil. A suivre !
http://www.arte.tv/guide/fr/069766-000-A/bresil-le-grand-bond-en-arriere