Au Brésil, la sécheresse est traditionnellement un problème du Nordeste – Rachel de Queiroz l’a magnifiquement décrit dans son roman La terre de la grande soif, qui relate l’une des plus terribles sécheresses de l’histoire du Nordeste – celle de 1915.
Cependant, depuis un mois, c’est tout l’état de São Paulo qui est frappé par la sécheresse : pour l’instant, les villes de l’intérieur – mais la ville même de São Paulo pourrait être sujette à rationnement dès la mi-novembre 2014.
Ainsi, de nombreuses villes de l’état ont été contraintes d’adopter le rationnement ou l’alternance. A Barretos (420 kms de SP à l’intérieur des terres), toute personne surprise à laver sa voiture est punie d’une amende de 264 réais (environ 90 euros). A Guarulhos ou à Cruzeiro, l’eau n’est distribuée qu’un jour sur 2. A Bauru, l’eau est distribuée alternativement entre les quartiers. A Itu (100 kms de SP, à l’intérieur des terres), le rationnement est mis en place depuis février…
Certains habitants de São Paulo se plaignent de fréquentes coupures d’eau – bien qu’officiellement, le rationnement ne soit pas (encore) d’actualité.
En cause, le gâchis et le mauvais entretien des infrastructures
Mais cette sécheresse n’est pas uniquement liée à une chaleur record et au manque de précipitations (les plus faibles depuis 1984). En cause, entre autres, la présence de nombreuses entreprises dans la région de Campinas – notamment des entreprises automobiles comme Honda, Mercedes Benz, Hyundai et Toyota, grosses consommatrices d’eau, qui ont consommé plus d’eau que prévu.
En outre, la SABESP, l’agence chargée de distribution de l’eau dans l’état de São Paulo, n’a pas réalisé les investissements nécessaires dans le traitement de l’eau, l’entretien des canalisations et des égouts. Ainsi, 7 mètres cube d’eau par seconde sont perdus dans le réseau de distribution de la région métropolitaine de SP !
Un comble, que la plus grande métropole de ce pays aux ressources hydriques immenses en vienne au rationnement… La météo prévoit des précipitations importantes pour les jours à venir. En espérant que cela sera suffisant. Affaire à suivre.