Un article bien vu sur Slate autour de l’adoption internationale qui prend en compte (pour une fois) le point de vue des adopté·es !
En effet, « les adopté·es ont souvent un sentiment très fort de redevabilité à l’égard de leur famille, qui constitue fondamentalement un mécanisme de mise sous silence » (J. Bourgain), aussi il est grand temps de leur laisser la parole.
L’article donne plusieurs exemples, dont notamment celui de la série américaine « This is Us », où un des personnages, Randall, Noir, est élevé par des parents blancs « color-blind », ce qui n’est pas sans difficultés pour son équilibre. L’article évoque également l’excellent documentaire d’Amandine Gay, qui interroge cinq adopté·es français·es ; et interroge une psychologue clinicienne et interculturelle.
Dans son essai L’Adoption internationale, Joohee Bourgain nous dit également : » L’aveuglement à la race sociale, accompagné d’une absence d’éducation antiraciste dans les familles adoptantes, a des conséquences sur la construction identitaire des adopté·es. À force d’entendre que « la couleur n’a pas d’importance », les adopté·es finissent par se percevoir comme Blanc·hes et par performer ce rôle au sein de leurs espaces familiaux et intimes. »
En revanche, l’article n’est pas critique envers le système de l’adoption dans son ensemble comme l’est l’essai de Joohee 🙂
Un article à lire en accès libre sur Slate, « Adoption transraciale: se préparer au racisme que peut subir l’enfant » et pour approfondir ce thème, l’essai indispensable de Joohee Bourgain, L’Adoption internationale, mythes et réalités.
Photo couverture article : Joohee Bourgain, © archives personnelles.