Les autrices de l’anthologie féministe décoloniale

Quinze autrices, pour vous faire découvrir toute la diversité et l’avant-gardisme du féminisme décolonial en Amérique du Sud, centrale et caribéenne. Découvrez-les !

Anthropologue, enseignante et politicienne brésilienne, née en 1935, dont les écrits sont fondateurs au Brésil.

Diplômée en histoire, en philosophie puis en anthropologie, sociologie, littérature, psychanalyse et culture brésilienne (avec un doctorat en anthropologie politique de l’Universidade de São Paulo (USP)). Elle s’est également consacrée à l’étude de la science, de la culture et de l’histoire africaines. Elle a travaillé comme professeure de lycée et d’université, et a été directrice du Département de Sociologie Politique de l’Université Catholique Pontificale de Rio de Janeiro (PUC-Rio).

Militante active des mouvements noirs et féministes des années 1970 et 1980, elle a participé à la fondation du Mouvement noir unifié (MNU), de l’Institut de recherche sur la culture noire, et de Olodum (Salvador). Elle a participé au premier Conseil national des droits des femmes de 1985 à 1989, conseil créé pour répondre aux demandes du mouvement féministe, et visant à la création de politiques publiques en faveur des femmes au Brésil. Dès cette époque, elle parlait déjà d’intersectionnalité sans la nommer, évoquant la “double peine” des femmes noires, à la croisée des oppressions de genre et de race.

Elle nous a quitté.es en 1994. Lire l’article plus complet sur elle ici.

Elle est l’autrice du texte Pour un féminisme afro-latino-américain.

Reconnue comme l’une des voix les plus importantes du mouvement des peuples autochtones et de femmes en Amérique Latine, Aura Cumes est chercheuse, enseignante, écrivaine et activiste Maya Kaqchikel du Guatemala.

Elle est cofondatrice de la Communauté des études maya, et a été chercheuse et enseignante dans le domaine des études ethniques et dans le programme de genre de la Faculté latino-américaine de sciences sociales (FLACSO) du Guatemala.

Aura Cumes ne se définit pas comme féministe car sa lutte se fonde à partir des épistémologies autochtones et d’un sens de la vie qui est lié à des ambiances plus plurielles. Son combat est la lutte contre le racisme et le sexisme, qu’elle comprend comme des problèmes produits par deux grands systèmes de domination mêlés dans l’histoire du Guatemala et de l’Amérique latine : le colonialisme et le patriarcat. Sa “position de vie” est de lutter contre toutes les formes de domination, mais à partir d’une condition de liberté dans laquelle elle est un sujet politique avec la capacité d’inventer des formes politiques de lutte.

Elle est l’autrice du texte La cosmovision maya et le patriarcat : une interprétation critique.

Enseignante émérite à l’Université de Brasilia dans le Programme d’anthropologie et bioéthique et l’une des anthropologues féministes les plus renommées d’Amérique latine.

Elle a été co-autrice de la première proposition d’action positive visant à garantir l’admission des étudiants noirs et autochtones dans l’enseignement supérieur au Brésil (1999), et co-autrice, avec 41 femmes autochtones de toutes les régions du pays, d’une première proposition d’action positive et de politiques publiques pour les femmes autochtones devant l’État brésilien (2002). Elle a témoigné en tant qu’expert devant la Cour pénale fédérale dans le procès des crimes contre l’humanité dans les prisons d’Escobar, Campana et Zárate pendant la dictature argentine, entre mars et avril 1976.

Elle est surtout connue pour ses recherches sur le genre dans les villages autochtones, la violence contre les femmes, le racisme et le colonialisme.

Elle est l’autrice du texte Le patriarcat de faible intensité du monde pré-intrusion face au patriarcat moderne de la colonialité.

Née à São Paulo en 1950, Sueli Carneiro est l’une des principales références et précurseures du féminisme noir au Brésil.

Philosophe et docteure en éducation de l’Université de São Paulo (USP), elle est active dans le militantisme noir depuis les années 1970.  Au-delà de son engagement militant, elle a une vaste production intellectuelle concernant l’interconnexion entre les questions raciales et de genre dans la société brésilienne. Parmi les plus de 150 articles publiés dans des journaux et des revues, ainsi que 17 ouvrages, on peut citer le livre “Femme noire : la politique gouvernementale et les femmes”, écrit avec Thereza Santos, qui a établi les bases du domaine des études sur la race et le genre en mettant en lumière le débat racial dans le féminisme, tant au Brésil qu’en Amérique latine.

Elle est l’autrice du texte Noircir le féminisme.

Thula Rafaela est titulaire d’un doctorat et d’un master en droit constitutionnel de l’Université PUC de Rio de Janeiro. Elle est actuellement enseignante en premier et deuxième cycle à la PUC-Rio et coordinatrice générale du NIREMA (Noyau interdisciplinaire de réflexion et de mémoire afrodescendante). Elle travaille principalement sur les thèmes suivants : pensée afrodiasporique, racisme, femmes noires, décolonialité, théorie critique de la race, droits humains et théorie de la reconnaissance.

Elle est membre de l’assemblée générale d’Amnesty International au Brésil et membre du CRIOLA (organisation de défense et de promotion des droits des femmes noires).

Elle est maman de Dandara et danseuse.

Elle est l’autrice du texte Pour une conception améfricaine des droits humains.

Anthropologue, autrice et compositrice afro-dominicaine, et l’une des chercheuses féministes et lesbiennes décoloniales les plus reconnues en Amérique Latine et aux Caraïbes.

Professeure de l’Université nationale de Colombie où elle est chercheuse principale du programme des études de genre, et professeure à l’Université Javienera à Bogota en études culturelles, elle est aussi notamment membre du GLEFAS (Grupo Latinoamericano de Estudio, Formación y Acción Feminista) dont elle est co-fondatrice, et à l’initiative de la création de nombreux autres organismes et groupes.

Elle est autrice de nombreux écrits et essais sur la négritude, le lesbianisme politique, les théories féministes et les théories décoloniales.

Elle est l’autrice du texte Construire des méthodologies féministes depuis le féminisme décolonial.

Philosophe argentine, née en 1944 dans la province de Buenos Aires. Sa contribution à la pensée décoloniale est immense.

A partir de la notion de “colonialité du pouvoir” étudiée par Anibal Quijano, Lugones propose une lecture de la modernité qui met en évidence les imbrications entre les enjeux du genre et la colonialité. Elle examine donc l’émergence du développement des catégories de race, classe, genre et sexualité dans le contexte colonial. C’est ainsi qu’elle forge le concept de “colonialité du genre”, outil analytique plus rigoureux pour penser le pouvoir colonial.

Elle nous a quitté.es en 2020. Lire l’article plus complet sur elle ici.

Elle est l’autrice du texte Colonialité et genre.

Martina Davidson est lesbienne non-binaire, anarchiste, transféministe décoloniale, militante anti-écocide et pour la libération animale.

Elle est titulaire d’un doctorat en bioéthique de l’Université fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ), poète et autrice de deux livres sur le véganisme et le lesbianisme.

Elle est l’autrice du texte Le féminisme et le projet décolonial : des outils critiques pour repenser le véganisme.

Maria da Graça Costa est titulaire d’un doctorat en psychologie de l’Université fédérale du Rio Grande do Norte (UFRN), et est psychologue et éducatrice populaire.

Elle est militante du Mouvement agroécologique et membre du Réseau écoféministe et du Réseau latino-américain de psychologie rurale. Actuellement elle consacre ses études aux féminismes anticoloniales, aux écoféminismes, aux épistémologies du Sud et à la santé mentale dans les contextes ruraux. Elle milite contre tous les types de monoculture.

Elle est l’autrice du texte Agroécologie, (éco)féminismes et « bien vivre » : émergences décoloniales dans le mouvement environnementaliste brésilien.

Maria Elvira Diaz Benitez est titulaire d’un doctorat en anthropologie sociale et est aujourd’hui enseignante auxiliaire au Programme d’anthropologie sociale à l’Université Fédérale de Rio de Janeiro et co-coordinatrice du NuSEX (Centre d’études sur les corps, le genre et la sexualité) à l’université UFRJ.

Ses recherches portent sur l’anthropologie urbaine, les relations ethniques et raciales, les politiques d’identité, l’intersectionnalité, le genre, la sexualité et la pornographie. Plus récemment, elle s’est consacrée à des études sur les inégalités et la violence de genre, de sexualité et de race, ainsi que sur l’humiliation sociale.

Elle a écrit le livre Nas Redes do sexo : os bastidores do pornô brasileiro (Dans les réseaux du sexe : les backstage du porno brésilien).

Elle est l’autrice du texte Féminisme intersectionnel, féminisme anti-abolitionniste : murs et ponts dans la pratique féministe.

Philosophe, professeure associée au département de philosophie de l’université fédérale de Rio de Janeiro (URFJ). Elle coordonne le laboratoire Antigone de philosophie et genre et le vaste projet de recherche « Identités nationales et décolonialités ». Elle est l’autrice de plusieurs livres et est titulaire d’un doctorat de la Ludwig Maximilian Universität München (Allemagne), et d’un post-doctorat du Cuny Graduate Center de New York.

Elle se consacre principalement à la métaphysique ancienne (Aristote), à la philosophie de l’éducation et aux études de genre.

Elle est l’autrice du texte La condescendance : une stratégie pater-coloniale de pouvoir.