Jarid Arraes est née en 1991, à Juazeiro do Norte, une ville dans la région Nordeste du Brésil. (Voir le blog pour en savoir plus sur le Nordeste brésilien)
Dès l’enfance, elle grandit entourée de livres, notamment grâce à l’influence de son grand-père, Abraão Batista, et de son père, Hamurabi Batista, tous les deux artistes liés à la littérature de cordel et à la technique de gravures sur bois.
Elle a grandi dans un milieu où la culture traditionnelle du Nordeste était très présente. Mais ses influences littéraires ne se limitent pas au cordel. Jarid Arraes adore également se plonger dans la lecture de grands poètes brésiliens et étrangers. Cependant, au fil du temps, elle a remarqué la difficulté d’accès aux œuvres des femmes auteures, ce qui l’a motivée à faire des recherches et à connaître des femmes qui ont marqué l’histoire non seulement en tant qu’auteures et poètes mais aussi dans les domaines les plus divers. Elle s’est rendue compte que les femmes noires étaient encore plus négligées dans les programmes scolaires et les médias.
Elle commence à publier ses écrits à l’âge de 20 ans, sur le blog “Mulher Dialética”. Elle collabore ensuite à des blogs féministes et anti-racistes puis devient chroniqueuse en 2013 dans Forum, un grand magazine brésilien, où elle tient la rubrique « Questions de genre » jusqu’en février 2016. Dans ce magazine, elle écrit également en tant que journaliste des articles sur les droits de l’homme, le féminisme, les mouvements anti-racistes, les droits des LGBT, entre autres.
Jarid Arraes a vécu à Juazeiro do Norte jusqu’en 2014 et a participé à de collectifs régionaux tels que Pretas Simoa (Groupe de femmes noires) et a fondé le collectif féministe FEMICA. En décembre 2014, elle déménage à São Paulo, où elle rejoint l’ONG féministe Casa de Lua jusqu’à sa fermeture.
Enfin, Jarid Arraes a également créé le « Club de l’écriture pour les femme » en 2015, organisant des rencontres régulières dans le but d’encourager les femmes qui écrivent ou qui souhaitent commencer à écrire. Le Club d’écriture pour les femmes est un projet gratuit qui, en 2017, est devenu un collectif avec la participation d’autres membres et écrivaines.
En juillet 2015, Jarid Arraes publie en édition indépendante Dandara et les esclaves libres, son premier livre en prose (sous le titre portugais : As lendas de Dandara). En moins d’un an, le tirage est épuisé et l’œuvre est rééditée un an plus tard par la maison d’édition brésilienne Cultura. Depuis, c’est un succès constant. Et en 2018, ce livre est publié en France par les éditions Anacaona.
Dandara et les esclaves libres est né du désir de réhabiliter l’histoire de Dandara dos Palmares, plus connue comme la femme de Zumbi dos Palmares. L’auteure a souhaité mélanger des légendes autour de Dandara à des faits historiques sur la lutte des quilombos pendant la période de l’esclavage au Brésil.
En plus du livre Dandara et les esclaves libres, ses poèmes en cordel de la collection 15 héroïnes noires de l’histoire brésilienne, où Jarid Arraes reprend la biographie de grandes femmes noires qui ont marqué l’histoire brésilienne, ont assuré sa réputation. L’auteure a aussi écrit des cordéis pour enfants, comme La petite fille qui ne voulait pas être une princesse, La grosse ballerine et Les boucles enchantées de la princesse, à contre-courant des livres pour enfants que l’on trouve souvent.